Vrai ou Faux sur les pigeons

La vérité sur les pigeons

Sur internet, il est difficile de différentier le vrai du faux sur les pigeons. Les sites internet des entreprises 3D (Dératisation Désinsectisation Désinfection) et de certaines communes, regorgent d’affirmations volontairement alarmistes et bien souvent farfelues pour certaines. Leur objectif étant bien sûr de vendre leur service de « Dépigeonnisation », ou de justifier la réalisation de captures ou d’abatages dans leur ville. Nous avons listé ci-dessous un certain nombre d’affirmations trouvées sur des sites, et rétablissons la vérité sur les pigeons.

« Les pigeons transmettent des maladies mortelles à l’homme »

FAUX.
D’après les sites 3D « Les pigeons porteurs de maladies sont à l’origine de nombreuses pathologies. Les plus courantes sont la chlamydiose aviaire, la salmonellose, la cryptococcose et la maladie de Newcastle. Aussi appelée psittacose, la chlamydiose aviaire est une maladie contagieuse provoquée par la Chlamydophila psittaci. » (source site 3D)

Au début des années 2000, une étude montre que ¼ des pigeons sont positifs à l’ornithose. Une maladie bactérienne qui provoque des symptômes grippaux chez l’homme et se soigne avec des antibiotiques. Les souches repérées en France sont peu virulentes. Le risque de contamination est donc faible. Les milieux les plus touchés sont les professionnels avicoles par contact avec les fientes ou respiration des poussières de fientes. De simples mesures d’hygiènes permettent de s’en protéger, comme se laver les mains voir porter un masque dans les milieux fermés.

Selon les études de Julien Gasparini, professeur à l’université Pierre et Marie Curie les pigeons franciliens ne sont pas un risque de contamination à la grippe aviaire pour les citadins et les risques sanitaires liés aux pigeons sont extrêmement faibles.

Ce risque identifié et très faible doit être comparé par celui de l’OMS qui comptabilise 7 millions de morts par an dans le monde à cause de la pollution., 48 000 en France (9% de la population) et 2 500 par an sur Paris.

A ce jour aucun cas de mortalité n’a été reconnu par les autorités sanitaires françaises comme étant la conséquence de la transmission de maladie par les pigeons. Pourquoi construire une affirmation du pigeon transmetteur de maladie à l’homme dans ces conditions !

« Les pigeons sont plein de vermines »

VRAI.
Comme nos animaux de compagnie s’ils n’étaient pas traités, et comme beaucoup d’animaux sauvages (hérissons, chevreuils, biches, …).
Les oiseaux en général, et nos pigeons en particulier, peuvent être porteurs de bactéries ou virus transmissibles à l’homme.
C’est aussi pour cela qui est indispensable de proposer aux oiseaux de nos villes, la possibilité de se baigner pour se dépoussiérer et se déparasiter.

pigeons qui se lavent dans une flaque d'eau

« Les pigeons tuent les petits oiseaux »

FAUX.
Le pigeon, que ce soit le biset ou le ramier est un oiseau tout ce qu’il y a de plus pacifique. Il cohabite sans problème avec les autres espèces d’oiseaux grands ou petits.

« Les pattes déformées des pigeons sont dues à des maladies »

fil coupant la patte d'un pigeon

FAUX.
Elles sont dues à la présence de cheveux ou de fils qui s’enroulent et finissent par couper leurs doigts, voir la patte entière.

« Le pigeon prolifère »

FAUX.
Affirmation non avérée : Depuis des dizaines d’année des chiffres fantaisistes sur le nombre de pigeons dans certaines villes circulent. Mais ces chiffres sont basés pour la plupart sur de simples estimations sans études avérées.

L’exemple typique est celui concernant Paris ou en 1969, il était annoncé 1 million de pigeons bisets dans la capitale. En 2017 à la demande de la ville, un comptage a été réalisé et ce sont 23000 pigeons qui sont alors recensés. Ces chiffres sont en plus en concordance avec le ressenti des Parisiens. En effet, lors d’un sondage commandité auprès de l’IFOP, 63 % des Parisiens estiment que le nombre de pigeons dans la capitale est stable ou en diminution.

L’augmentation de la présence des pigeons en ville peu néanmoins être réelle dans certaines agglomérations, elle est due au bol alimentaire généreux qui est mis à leur disposition, entre les nourrisseurs et les déchets qui jonchent les trottoirs. Seule une série d’actions simultanées pourra réduire l’augmentation du nombre de pigeons dans nos villes.

« Le pigeon est bruyant »

Comme beaucoup d’autres oiseaux, leurs chants et roucoulements sont audibles en ville aux abords des habitations. On aime ou on n’aime pas ! Mais ceux qui ne trouvent pas ce chant mélodieux sont les mêmes qui résident à proximité d’un aéroport ou d’une voie ferrée et qui ne supportent pas le chant du coq, le bruit des cigales ou le son des cloches.

« Les pigeons mangent la pierre des bâtiments » – « Les pigeons abiment les rambardes de balcons et rebords de fenêtres » – « Les pigeons abiment les toitures »

FAUX.
Non les pigeons ne mangent pas la pierre et leurs fientes ne dissolvent pas le métal ! Nos églises et nos monuments présents depuis des centaines d’années n’auraient pas résisté à la présence constante des pigeons à travers les siècles !

« Le pigeon est porteur du Covid 19 »

FAUX bien sûr !

« Les pigeons se mettent dans les arbres et salissent de leurs déjections les voitures se trouvant en-dessous »

FAUX.
Le pigeon biset ne niche pas dans les arbres. Depuis quelques années d’autres espèces d’oiseaux augmentent au sein de nos villes (ramiers, pies, corneilles). Au départ peu nombreux, ils ne restaient que quelques mois dans l’année. Cependant, avec le changement climatique, ils migrent moins, s’installent et partagent le bol alimentaire avec le pigeon biset.

C’est le cas pour le pigeon ramier, plus gros que le pigeon biset, il produit davantage de fientes et aime se percher dans les arbres, contrairement au biset qui préfère les toits et façades d’immeubles.

« Les captures de pigeons réalisées par les entreprises 3D sont sans gravité, ils sont ensuite relâchés à la campagne »

FAUX.
C’est souvent ce que laissent entendre pudiquement les sites des entreprises 3D. Mais leur re-lâchage est interdit dans d’autres villes ou à la campagne. Par conséquent, les pigeons sont purement et simplement tués.
Les captures à but de mort sont cruelles. De plus elles n’ont aucun effet à long terme sur les populations de pigeons puisque le bol alimentaire persiste. Par conséquent, d’autres pigeons viendront prendre la place, voir d’autres espèces (corneilles, étourneaux, mouettes, choucas…).

« Les pigeons peuvent vivre jusqu’à 10 ans » – « Les pigeons peuvent se reproduire partout, durant toutes les saisons et la femelle peut pondre 2 œufs tous les mois de l’année »

FAUX.
La durée de vie d’un pigeon en ville est estimée à seulement 5 ans. Après une gestation de 3 semaines, la femelle pond 2 œufs. Ensuite les parents couvent pendant 3 semaines et participent ensemble au nourrissage des pigeonneaux. Un couple de pigeons peut avoir entre 3 à 4 pontes maximum par an, soit 6 à 8 pigeonneaux.

Les pigeons sont stigmatisés parce qu’ils vivent en groupe et aiment la présence de l’homme. De plus ils sont sédentaires et attachés à leur lieu de naissance. Par conséquent, ils sont très facilement observables.

On leur reproche leur faculté de reproduction sur une année. Mais qu’en est-il des autres oiseaux de nos villes ?

  • La pie pond 6 à 7 œufs/an
  • Le moineau fait 2 ou 3 couvées/an de 4 à 6 œufs chacune… et pourtant il disparait de nos villes !
  • La corneille pond 4 à 5 œufs/an
  • La mésange charbonnière fait 2 couvées/an de 8 à 15 œufs chacune… et pourtant elle disparait de nos jardins !
  • L’étourneau pond 5 à 6 œufs/an
  • Le geai pond 5 à 7 œufs/an
  • La tourterelle peut avoir de 3 à 5 couvées/an de 2 œufs chacune
  • Le chardonneret fait 2 ou 3 pontes/an de 4 à 5 œufs chacune… et pourtant en voie de disparition !
  • La mésange bleue fait 2 couvées/an de 6 à 12 œufs chacune… et pourtant elle disparait de nos villes !

« La fiente de pigeon est acide »

VRAI.
Nous ne trouvions que des qualités à cette fiente tant que nous l’utilisions comme engrais. De nos jours, cette valorisation est devenue marginale au profit des produits chimiques.
Nous ne voyons que les marques inesthétiques des excréments le long des façades d’immeubles, sur les carrosseries des voitures, et le cumul des fientes qui bouche les gouttières.
Pourtant, le plus souvent, des mesures de bon sens, comme le nettoyage régulier des surfaces par exemple, ou la pose de moyens répulsifs permettraient de réduire ou même de supprimer ces nuisances.

« Le pigeon est un animal nuisible »

FAUX.
Au niveau du code de l’environnement, le pigeon biset n’est pas classé « nuisible » au sens de la définition réglementaire, n’en déplaise aux lobbies des entreprises 3D (et des chasseurs qui font pression auprès du législateur pour qu’il le devienne).

« Les potagers attirent les pigeons »

FAUX bien sûr !
On peut dire éventuellement que les arbres fruitiers attirent les pigeons ramiers et les perruches à colliers…

« Les captures de pigeons permettent de réduire les populations de pigeons »

FAUX.
Les captures de pigeons qui sont ensuite mis à mort (puisque malgré ce que disent certains sites, leur re-lâchage est strictement interdit dans d’autres villes ou à la campagne) n’a aucun effet à long terme sur les populations de pigeons puisque le bol alimentaire persiste. La niche écologique étant toujours présente, ils seront remplacés rapidement par d’autres pigeons voir d’autres espèces d’oiseaux présents dans nos villes (corneilles, pies, perruches…).

De même pour l’effarouchement par faucon. Cette méthode a les mêmes conséquences à court terme. Dès que les faucons ne sont plus sur place, les pigeons reviennent et reconstituent la colonie.